LE MESSAGE DU NORBERT : tu vois quelque chose ?

Bord de plage, route piétonnière goudronnée, 35 degrés à l’ombre. À gauche l’eau et le sable. À droite les attrapes porte-monnaies (il faut comprendre les boutiques pour touristes) et les terrasses de désaltération plus connues sous les noms de bar ou café. Tout cela étant le petit décor d’un village espagnol. J’ai juste le souvenir qu’il se trouve sur la côte Est et au sud de Barcelone. Yannick et moi marchant sur le goudron. Rien d’exceptionel pour l’instant. C’est même d’une platitude à dormir.

Après le décor, voici le dialogue :
Moi « Check Yannick, on va essayer un truc ! »
Yannick «Quoi donc ?»
Moi « On va rester plantés au milieu du passage et regarder le ciel pendant X temps. »

Chose dite, chose faite. Deux abrutis plantés au beau milieu de la route pour piéton en train de regarder un ciel bleu, sans la présence du moindre nuage, totalement immobile. Au début des passants jettaient un coup d’œil en l’air sans détourner leur chemin. Le temps passe et quelques personnes viennent s’attrouper autour de nous et regarder le ciel. De temps en temps Yannick pointait du doigt une zone au hasard. Moi, je faisais comme si je ne voyais pas. Comme on ne connaissaît pas très bien l’espagnol (surtout moi), c’était facile de mêler les autochtones.

En l’espace de 15 minutes (de mémoire) il y avait déjà une petite dizaine de personnes qui regardait en l’air. Nous, on se demandait bien ce qu’ils pouvaient regarder comme ça. Peut-être leur demander. Après un 30 minutes, nous prenons la direction d’une terrasse. Pas trop loin des «regardeurs en l’air » histoire de suivre l’évolution de notre petite expérience. La troupe de «regardeurs en l’air» ne grossissait pas. C’était juste le départ d’une personne sûrement fatiguée de regarder ou de chercher quelque chose à regarder et l’arrivée d’un autres curieux. Chose la plus marrante, que ce soit aux terrasses ou sur le sable, je pouvais voir un peu partout autour de nous des gens jetter un bref coup d’œil en l’air.

La curiosité c’est contagieux. Cette expérience je vais l’appeler l’effet mouton de Panurge. L’ironie de la situation, c’est qu’il y aurait eu vraiment quelque chose à regarder dans le ciel. À vous la parole…