Scénarios

Beeeê ! Fît le mouton... noir. Noir ? Plus maintenant. Un nouveau logo tout beau tout propre en bleu, vert et une autre couleur bizarre vient de sortir de la presse. Et qui en est le destinataire de ce logo ? TQS. En le voyant, j'ai été très impressionné par le résultat... j'ai même failli en oublier de respirer, tellement que j'avais le souffle coupé. Juste pour information, la banane, ça se mange et sans la pelure, s'il vous plaît. Voilà ce qui arrive quand on la fume : une pollution à faire vomir un affamé ayant rien mangé depuis deux semaines. Encore cinq jours avant que cette brique arrive sur nos écrans... cela me donne une raison de plus pour bannir cette chaîne.

Le site web de la compagnie ayant réalisé cette oeuvre d'art, buzz, n'a rien d'un studio ou d'une entreprise oeuvrant dans le graphisme de logo. Chacun son domaine. Iriez-vous demander à un pompier d'effectuer une opération chirurgicale à coeur ouvert ? Si vous le faites, pensez à prendre une assurance... et même deux assurances. D'un autre côté, buzz aurait très bien pu avoir plusieurs cordes à son arc. En tout cas, le résultat est là et il m'est difficile de considérer que la réalisation de signature est une spécialité de cette compagnie. Désolé, meilleur chance la prochaine fois.

Je ne serais pas étonné d'apprendre que dans cette histoire de logo, il y a eu un aspect relationnel pas totalement professionnel. Un truc du genre, je te creuse ta piscine et toi tu te creuse la tête à faire mon logo. Il a dû manquer de pelle pour parfaire la piscine et donc l'autre partie a arrêté de se creuser la tête et il a planté sur le papier la dernière tâche noir de gribouiller. Ou alors, le monsieur ou la madame qui avait pour travail de s'appliquer à la réalisation de la nouvelle signature de TQS était partie au toilette. Au même instant, un de ses collègues de bureau, dont sûrement un supérieur hiérarchique (pas forcément catholique... c'est juste pour la rime), réclame le travail final pour une présentation au client et ayant trop fait la java la veille, ce dernier prend une des esquisses à la place du vrai travail. Hypothèse facilement vérifiable, il suffit d'aller faire un tour au local de Buzz et de regarder sur le bureau. Étant dans un domaine où la créativité prend une place de choix, peut-être que la décision finale c'était prise à la manière du jeu de la chaise musicale. Dans un tel cas, le choix de la musique a pu avoir un fort impact sur le résultat. Autre scénario possible, à la manière de Frédéric Beigbeder avec son livre 99 Francs ; un employé ou une conspiration d'employés de chez Buzz et/ou de chez TQS désirant ardemment se faire virer, ont vu en ce logo une chance en or de pouvoir mettre en marche leur plan machiavélique. Plus probable, comme nous sommes devant une réalisation qui a prit son origine dans l'inspiration des années 70, j'imagine bien un baby-boomer en panne d'inspiration. Devant la tâche à accomplir et beaucoup plus préoccupé par le fait qu'il va lui manquer de l'essence pour sa tondeuse et donc, par la même occasion, retarder la tonte de la pelouse au week-end prochain, il ouvrit un vieux classeur et il y prit une vieille exécution que son premier boss lui avait jetée à la figure dû à la médiocrité du travail réalisé. Genre de scénario qui sonne un peu la cloche de la vengeance. Et pourquoi pas un petit jeune en mal de succès. Il arrive les mains dans les poches en regardant de haut le reste de la troupe en se disant que lui, il connaît son affaire et il va tous les scotcher sur place. Il n'y a rien à dire, dans le chapitre d'être scotcher sur place, c'est réussi... mais par l'opposé de magnifique. C'est ce qui s'apparente à effectuer son travail en regardant son nombril... pour de vrai. Et pour finir les petites histoires hypothétiques, la petite dernière inspirée du scandale des commandites. Une fois le chèque arrivé, les employés eurent la bonne idée de prendre un livre, et s'il vous plaît un livre traitant de l'année 1970, dont les pages étaient bariolées de diverses exécutions « logostique ». Pour le reste, une photocopieuse de piètre qualité était la seule chose nécessaire. Le plus dure et qui demande beaucoup plus de recherche et d'essai, c'est de cacher le bronzage, résultat des belles vacances faites par l'argent du client. J'avais aussi un autre type de scénario en tête. Celui-ci supposé que le logo fut réalisé par un enfant... je m'y abstient de vous le divulguer, trop insultant pour l'enfant.

En tout cas, pour pondre un truc pareil, faut vraiment être culotté. Au passage, n'oubliez pas de redresser le point d'interrogation dans « Le mouton noir de la télé ! »... la feuille a du glissé dans la presse... voilà ce qui arrive quand on mélange alcool et boulot.