LA PEUR ET L'AMOUR... (chapitre 2)

Ça fait depuis août 2003 que ce texte est accroché sur mon mur :

« C'est la peur de perdre qui pousse la grande majorité d'entre nous à agir. Seule une petite minorité trouve son élan dans le désir d'aller plus loin, de réaliser un rêve fou. Pour y arriver, nous devons créer un climat d'amour, au sens général du mot. (...) Dans une entrevue parue en mai 1989 dans la revue INC., Jan Carlzon, (...) affirmait : « D'après mon expérience, il y a deux grands facteurs de motivation dans la vie : le premier, c'est la peur ; le deuxième, c'est l'amour. On peut diriger une organisation par la peur; mais, dans ce cas, on peut-être sûr que les gens n'utiliseront pas au maximum leurs capacités. Une personne qui a peur n'ose pas aller jusqu'au bout de ses talents. Les gens ne sont pas prêts à prendre des risques quand ils se sentent menacés. Mais si on dirige les gens avec amour, c'est-à-dire en leur témoignant respect et confiance, ils se mettent à utiliser leurs capacités au maximum. Dans ce climat, ils osent prendre des risques. Quitte à faire des erreurs, car ils savent qu'aucun mal ne leur sera fait.»
Pourtant, notre société a tendance à cultiver la peur. Le mot "danger" revient continuellement dans les conversations. Nous vivons dans un climat de peur entretenu par des codes d'alerte orange ou rouge. La valeur la plus importante de notre société est la sécurité. Et la meilleure manière de garantir cette sécurité, c'est de rester bien assis et d'éviter de changer les choses, surtout si elles fonctionnent bien.
On est loin de l'attitude de ce président d'entreprise qui encourageait ses employés à prendre au moins deux mauvaises décisions par semaine. Pourquoi ? Parce que, sachant qu'ils avaient de grandes capacités, il souhaitait qu'ils exercent leur jugement le plus souvent possible. Il stimulait leur audace, car il savait que la peur empêche de décider.
La confiance des gens d'affaires est minée par des régiments d'experts qui les effraient à grands coups de rapports. On passe trop de temps à penser "impôt", comme si un pays se bâtissait avec des experts-comptables-fiscalistes. Ce n'est pas que je sois contre tous ces conseillers. Mais je souhaite qu'ils cessent de faire peur aux jeunes PME et qu'ils les encouragent plutôt à faire le saut et à voir plus grand. Cessons de vouloir calculer le moindre risque, surtout à l'aide de ratios ridicules. Créons ce climat de confiance qui donne le droit à l'erreur et qui valorise ceux qui ont osé changer quelque chose. Nous savons qu'un climat de confiance et de respect, qui laisse à chacun la possibilité d'essayer, est à l'origine de nos grandes entreprises. Bombaardier a eu l'occasion de faire des erreurs, elle en fait encore et elle en fera dans l'avenir. Mais c'est aussi elle qui a révolutionné notre conception du transport. Même chose pour Louis Fournier, qui a réinventé la planche à neige en se trompant souvent ; aujourd'hui, on le considère comme un visionnaire. Et que dire des bévues commises par les fondateurs de Woodchuck, un fabricant de planches à roulettes de chez nous...

Souhaitons-nous une société qui mettra à l'honneur cette phrase du président Roosevelt : « Il y a quelque chose de pire que de ne pas réussir ; c'est de ne pas avoir essayé. »
Texte de Jean-Marc Chaput, magazine PME, août 2003, page 38

6 commentaires:

Anonyme a dit...

N'est ce pas un peu RÉDUCTEUR de réduire la vie en 2 uniques sentiments LA PEUR ET L'AMOUR ?

Anonyme a dit...

Je me souviens d'un graffiti où il était écrit "La peur dure quelques secondes, les regrets, toute une vie"

Jean-julien Guyot a dit...

Article tellement d'actualités, j'ajouterais que la peur augmente avec le nombres des années, c'est un constat que j'ai fait au cours de mes rencontres. Un esprit jeune est un esprit qui n'a pas peur de la peur qui fait peur.

s. branson a dit...

tout comme avec l'âge qu'on a peur des montagnes russes et du bungie. Quand c'est pas soi qui conduit on a l'impression que ça va vite. Peur de perdre son travail, peur de perdre sa copine ou son copain. Il y a aussi un manque de confience et de confidence en soi.

Jean-julien Guyot a dit...

Ce manque de confiance dont parle BRANDMAKER est une résultante des modèles de société qui cherchent à nos infantiliser. On a pas confaince parce qu on nous fait peur ! Le manque de confiance est le résultat de la peur et c est tjrs plus facile de vendre à qq qui a peur ! D'AUTRES réflexions ?

s. branson a dit...

les alertes des usa avec les couleurs des "Life Savers"... vivrent dans la peur et l'espérences... donc un système de sécurité pour avoir la conscience tranquille que des gens vont nous sauver.

C'est peut-être lâ ou se sont créé les prototype de superhéros pour sauver les gens des brigands et des méchants... on aimeraient bien connaître le secret de leur longévité en tout cas!

 

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